Rebecca Enonchong a récemment occupé les principales pages des tabloïds camerounais. Et pour cause, la nouvelle de son interpellation, immédiatement suivie de son incarcération, a secoué tout le Landerneau socio-économico-politique de son pays d’origine. Il n’y a en a alors eu que pour Rebecca Enonchong dans les colonnes des journaux, sur les chaînes de radio et de télévision. Les réseaux sociaux en ont fait leurs choux gras. Pendant près d’une semaine qu’a duré ce qu’il a été convenu d’appeler «l’affaire Rebecca Enonchong», le Cameroun a particulièrement été agité. Dans les chaumières, les salles de rédaction et les salons les plus feutrés, il y a eu du Rebecca Enonchong à tous les menus. La levée de boucliers qui s’est fait jours ça et là en a dit long sur l’influence de cette dame sur l’échiquier africain et, plus encore, camerounais. Les messages de désapprobation sont partis des quatre coins d’Afrique. Il n’est pas jusqu’à l’ambassadeur du Cameroun en France qui n’ait point joint sa voix diplomatique à ce concert de récriminations en faveur de la libération immédiate et inconditionnelle de la Camerounaise devenue un modèle de réussite et une inspiratrice de réussite d’autres femmes. À la suite de Christophe Guilhou, ambassadeur de France au Cameroun, ayant publié un tweet en ce sens sur sa page personnelle, plusieurs autres personnalités de l’univers diplomatique d’Afrique et du monde ont frappé du poing sur la table, réclamant à cor et à cri la libération de cette dame de poigne qui voit grand pour les femmes et l’Afrique. Le Canada, les États-Unis, la France et nombre d’autres nations d’envergure dans le monde se sont mobilisés pour que Rebecca Enonchong recouvre la liberté en quelques heures, pour le plus grand bonheur de ses millions d’admirateurs et partenaires qui la considèrent comme un symbole de grande réussite de la femme africaine ayant appris à oser.
UNE MOBILISATION PROPORTIONNELLE À LA DIMENSION DE REBECCA ENONCHONG
Si Rebecca Enonchong a, à ce point, fait bouger le monde entier et fait trembler ceux qui l’ont interpellée au Cameroun, soit par simple zèle de magistrat, soit pour des raisons strictement politiciennes, c’est parce que cette dame, cinquantenaire, est d’une incroyable influence sur les scènes sociale, économique et technologique en Afrique. Lauréate de divers prix auprès de diverses organisations telles que le Forum Économique Mondial Forbes, faisant d’elle l’une des dix femmes Tech Fondateurs à observer en Afrique durant l’année 2014.
Difficile de catégoriser Rebecca Enonchong dont la carte de visite ne laisse plus apparaître le moindre espace pour ses multiples titres, son statut pluridimensionnel et ses activités. Entrepreneure, fondatrice et directrice de Apps Tech, un des principaux fournisseurs mondiaux de solutions d’applications d’entreprise, Rebecca Enonchong s’est imposée dans le cadre de la promotion de la technologie en Afrique. Cette dame infatigable est également cofondatrice et PDG de I/O Spaces, un espace ouvert de co-working dans la région métropolitaine de Washington DC. Elle est aussi présidente du conseil d’administration d’Afrilabs, un réseau panafricain composé de plus de 50 centres d’innovation. Rebecca Enonchong occupe le fauteuil de présidente du conseil d’administration d’ActiveSpaces, incubateur d’entreprises au Cameroun, en même temps qu’elle siège aux conseils d’administration de Venture Capital for Africa (VC4Africa), de Salesforce et de l’African Media Initiative. Cofondatrice et présidente du Cameroon Angels Network, elle n’a pas encore fini de surprendre. Rebecca Enonchong est experte et conseillère auprès de plusieurs startups dans le domaine des technologies innovantes. Ce n’est donc pas le fait du hasard si Rebecca Enonchong a décroché la distinction de GLT (Global Leader for Tomorrow) ; traduction en français, Leader mondial pour demain, prix que lui a décerné le Forum économique mondial de Davos , en Suisse. Le couronnement, c’est l’honneur que lui a fait le magazine Forbes qui l’a classée parmi les meilleures entrepreneuses Tech sur l’ensemble du continent africain.
Au-delà de tout ce qu’elle peut représenter comme force féminine en Afrique et à travers le monde, Rebecca Enonchong donne à comprendre et à apprécier le sens de l’imagination créatrice de la femme africaine qu’on a souvent voulu cantonnner dans le simple rôle de ménagère. La preuve en est que dans plusieurs régions d’Afrique, les femmes n’ont pas encore accès à l’éducation. Rebecca apparaît clairement comme une inspiratrice de réussite de la gent féminine sous le ciel africain. Y a-t-il meilleur prétexte pour donner raison aux tenants de la thèse selon laquelle «ce que femme veut, Dieu le veut» ? Rebecca Enonchong montre la voix du succès que doivent emprunter d’autres femmes africaines.
Cyrille Kemmegne