
Elle est probablement lointaine l’époque où les couples pouvaient s’aimer au point de vivre de cet amour et d’une eau fraîche. Si autrefois, on pouvait citer des couples prêts à tout pour construire leur amour sur du roc, tout se passe comme si au fil du temps, les relations amoureuses sont fragilisées par les difficultés d’ordre pécuniaire, tant et si bien que les couples volent en éclat dès que la pauvreté s’y installe. Il est de plus en plus démontré, chiffres à l’appui, que le chômage accroît les risques de divorce. En France par exemple, un homme «en emploi» a un risque de séparation de 2,6 % et de 3,8% quand il est au chômage. Les taux de divorce et de séparation sont particulièrement élevés dans plusieurs pays européens, tout comme les niveaux de chômage qui, malgré des variations en fonction des années, sont également importants. Anne Solaz, directrice de recherche à l’Institut national d’études démographiques (Ined), s’est intéressée à l’association entre chômage et séparation en collaboration avec plusieurs chercheurs européens. Elle en arrive à la conclusion que «le chômage augmente les risques de séparation pour les hommes comme les femmes, même s’il y a des disparités selon les pays et les sexes». En France, être au chômage plutôt qu’en emploi pour les hommes augmente de 50 % le risque de séparation contre 40 % pour les femmes. C’est donc dire si le chômage des hommes signe plus souvent la fin du couple.
Quoi qu’il en soit, les couples sont des victimes collatérales du chômage. Il est bon pour tous les responsables des familles, de se battre pour ne pas permettre à la pauvreté de s’installer en leur sein. Quand le chômage s’installe dans un couple, l’amour s’envole par les fenêtres. De nos jours, l’amour et la pauvreté ont du mal à faire bon ménage.
Cyrille Kemmegne